jeudi 26 février 2009

Ossie



Rencontre avec Oswald Grübel, nouveau patron de l’UBS, devant la hutte d’un vendeur de saucisse sur la Paradeplatz de Zurich.

- Salut Oswald.
- Salut Julien.
- Bon, première question : t’es devenu complètement fou ou quoi ?
- Pardon ?
- Ben oui, c’est quoi ton problème ? Tu deviens le directeur général de l’UBS au pire moment de l’existence de cette banque. Tu dois avoir de sérieuses tendances suicidaires. Tu crois vraiment que tu vas la sortir de la crise ?
- Quand on veut, on peut. Et puis, j’ai déjà sauvé le Crédit Suisse, non ?
- Mais là ça n’a rien à voir ! Le Crédit Suisse c’était rien à côté de ça. Là on est en 1929 mon grand, réveille-toi.
- T’inquiète pas pour moi.
- Je m’inquiète pas particulièrement pour toi, je constate juste qu’au niveau de l’inconscience, tu fais fort. Et puis y a pas que ça, y a le secret bancaire aussi.
- Bah…
- Tu rigoles ? Non seulement vous aller vous faire baiser sur toute la ligne, mais en plus tout le pays va vous en vouloir. Et toi, tu seras en première ligne !
- Tout le pays ? T’exagères pas un peu ?
- Tu te rends pas compte !?! Tu nous bousilles le secret bancaire ! C’est comme si tu divulguais les recettes de nos meilleurs chocolats…
- Bon alors tant qu’à faire : la marmotte met le chocolat dans le papier d’alu et…
- Oh arrête ! On est sérieux là ! Putain, on va tous couler avec vos conneries. On est foutus, foutus…
- Julien ?
- Quoi ?
- T’as fini ton cirque là ? Parce que ça fait 5 minutes que je t’écoute parler et je me dis que tu dois être drôlement con et que tu fais pas tellement exprès en fait.
- Je comprends pas.
- Tu crois vraiment que je viens pour sauver l’UBS ?
- Ben…c’est pas pour ça que t’as été engagé ?
- Tu connais beaucoup de personnes qui vont à Wall Street pour sauver le monde toi ? Ben moi non plus. Si je viens à l’UBS, c’est pas pour la sauver, y a plus rien à faire. Par contre, ça paie bien, je vais me faire des couilles en or !
- Euh…mais t’as pas peur qu’on te tienne pour responsable de tout ça ?
- Tu rigoles ?! De toute façon, tout est déjà foutu. Je dirai que c’est la faute de mon prédécesseur. Je ramasse le fric qui reste et je me tire ! T’en penses quoi ?
- …qu’on est encore plus dans la merde que je croyais…

1 commentaire:

Unknown a dit…

C'est clair que ca sent le parachute doré style Swissair