dimanche 29 mars 2009

After-game

Je suis dans mon bureau, en train de faire le tour de mes « social media », à savoir Facebook et Twitter. On sonne à la porte. Je vais ouvrir et ce n’est autre que l’arbitre de mon match. Je le fais entrer et on s’assoit à la table de ma cuisine.

- Alors, comment ça va depuis toute à l’heure ?
- Comme après une défaite…Au fait, j’ai retrouvé votre sifflet, il était tombé de votre poche vers la 5e minute de jeu.
- Ah merci ! Il me semblait bien qu’il me manquait un truc mais j’arrivais pas à savoir quoi. Enfin, ça n’a pas trop porté à conséquence.
- Vous voulez parler de l’épaule déboitée de mon coéquipier quand vous avez dit « Jouez ! » ? A moins que ça soit du penalty ?

Le début d’entretien tourne court. L’arbitre se lève et quitte la pièce. Je serre les dents pour ne pas en rajouter. Après qu’il soit sorti de chez moi, je me dirige vers ma salle de bain pour boire quelques gorgées d’eau. Je vois mon reflet dans le miroir. Et si – en me demandant pourquoi on n’a pas gagné – je commençais par me questionner moi-même ?

samedi 21 mars 2009

Faux qu'j'en parle à...

Le jeu de mot est facile, certes, mais je ne pouvais pas m'en empêcher. Je retrouve donc Madame Columbo, dans un salon de thé à Los Angeles.

- Bonjour Madame.
- Salut mon petit, assieds-toi.
- Merci, j’avoue que je suis un peu impressionné. Je suis un grand fan de votre mari et…
- Mon mari par-ci, mon mari par-là, je commence à en avoir marre de toujours en entendre parler de celui-là.
- Ah bon ? Pourtant, il a l’air sympa et tout, ça doit être un plaisir de vivre avec lui.
- Ca c’est pas à moi qu’il faut le lui demander.
- Comment ça ?
- Il est jamais là ! Toujours en vadrouille avec le chien, à déranger d’honnêtes citoyens, des notables, des personnalités américaines !
- Ben, c’est un peu son fond de commerce : un flic poussiéreux et pas vraiment glamour qui arrête des riches. C’est pour ça que ça plaît, c’est la lutte des classes à la télé.
- Lutte des classes, lutte des classes…t’es pas un peu con toi, ou tu fais exprès ? Le but de la lutte des classes c’est quand même pour le prolétariat – quoi qu’en dise Marx et ses potes – de se sortir de sa condition et de prendre la place – et le fric – des riches. Devenir Calife à la place du Calife, c’est ça qu’on veut.
- On est d’accord. Et donc, so what ?
- So what ça fait trente ans qu’on roule en Peugeot 403, voila so what ! L’ascenseur social mon œil ! C’est bien beau de représenter la victoire des petites gens sur les riches, mais si on n’a pas de return on investment, à quoi bon ?!
- Y a quand même des avantages non ? La satisfaction du devoir accompli, aider la veuve et l’orphelin, le prestige de l’uniforme !
- Tu parles du vieil imper là ?
- Bon ok, la satisfaction du devoir accompli, aider la veuve et l’orphelin.
- Le trip Robin des Bois, j’ai donné, merci.
- Bon bon, mais au moins vous vivez avec quelqu’un de brillant, d’intelligent. Il sait se faire passer pour plus bête qu’il ne l’est, pour endormir la vigilance des suspects, mais au fond…
- Tu crois vraiment qu’il fait exprès ? Il est vraiment pas futé tu sais.
- Je peux pas y croire, pas lui ! Mais alors comment il fait ?
- La chance.
- La chance ? Pour les 69 arrestations qu’il a effectuées ?
- Oui, un vrai bol de cocu, j’en sais quelque chose.
- …
- Je te l’ai dit, il est jamais à la maison…

Je ne peux en supporter davantage. Mon héros ainsi souillé ? Non, pas devant moi. Je me lève brutalement et me dirige vers la sortie. Au moment de franchir la porte, je me retourne vers Madame Columbo.

- Encore un tout petit détail M’dame…
- Ouais ouais, vas-y, fais ta petite imitation et moi je ferai comme si c’était la première fois qu’on me la faisait…

dimanche 8 mars 2009

Faux c'qui faux...


Dimanche après-midi, dans mon bureau. Il fait un peu froid, le chauffage ne marchait pas ce matin. Ca tient éveillé. Comme convenu, ou presque, je retrouve mon Mémoire de 3e cycle.

- Salut.
- Salut connard, tu sais depuis quand je t’attends ?!
- Depuis ce matin ?
- Depuis lundi passé ! 6 jours que je t’attends !
- Ouais…c’est vrai…j’avais dit qu’on avancerait cette semaine sur la première partie.
- T’as des excuses ?
- Ben le boulot à 100%, le foot presque tous les jours, la routine quoi.
- Je veux dire : des excuses valables ?
- Ben sinon j’essaie de dormir au moins 6 heures par nuit et échanger plus de 3 mots avec ma famille.
- Et tu crois que c’est comme ça que tu l’auras ton diplôme ?
- Je vais essayer…
- Tu ferais mieux de te mettre au boulot, et vite.
- Ok, ok, j’y vais…

La semaine prochaine, j'ai rendez-vous avec mes potes "responsabilité sociale" et "lutte contre la pauvreté". Pas sûr que j'y aille si c'est pour me faire insulter comme aujourd'hui.